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Mon expérience 

Mon histoire

Quand le sport me redonne espoir.

 

Je m’appelle Camille, 

Le 6 mai 2021, tout a basculé lors d’un accident de gymnastique artistique. J’étais loin d’imaginer que cela aurait un tel impact sur ma vie ! 

Pourtant, en sortant des urgences ils m’ont diagnostiqué une simple entorse qui a été confirmé par un spécialiste de la cheville qui a osé me dire que ’’chez les jeunes ça ne casse pas ’’. Cependant, le premier mot qui est sorti de ma bouche : c’est sûr, c’est une fracture. Au bout de la salle, les autres gymnastes ont également entendu les 3 claques distincts. 

C’est là que le combat commence pour moi et également pour ma toute la famille

 

Nous décidons de prendre contact avec d’autres spécialistes (médecin du sport/rééducateur et un chirurgien orthopédiste) pour d’autres avis car les semaines suivantes, de nombreux symptômes anormaux apparaissaient par rapport au diagnostic. Impossible de poser mon pied, quelque chose ne collait pas…

3 mois après le traumatisme avec les radios effectuées aux Urgences nous nous rendons chez un médecin qui interprète sans aucun doute une fracture de l’os naviculaire. Une rupture totale d’un ligament, un autre partiel ainsi qu’un oedeme osseux a été découvert après une IRM.

Après une radio de contrôle, l’os était déjà consolidé, il était évidemment trop tard d’immobiliser le pied. 

D’autres examens sont venus compléter le dossier.

Naturellement, j’ai fait ma rentrée scolaire en seconde générale, j’étais contrainte d’interrompre mes études. Les douleurs m’empêchaient de me concentrer puis dans la foulée, j’étais prise en charge en Hôpital de jour au pôle motricité, rééducation fonctionnelle (médecine physique et réadaptation) à Mulhouse pour un SDRC (algoneurodystrophie).

Après 8 mois, passé à l’HDJ mon état s’est dégradé passant d’une béquille au fauteuil suite en partie à l’application du patch cutenza que j’ai très mal toléré en HDJ de la douleur.

Il y a eu une rencontre improbable lors de mon séjour en HDJ avec une étudiante de kiné, une complicité crée comme 2 sœurs. Une aide indispensable et sans faille dans les moments compliqués, malgré la distance qui nous sépare, 10 000 km ! 

Le médecin a décidé de mettre fin à cette hospitalisation, une reprise serait néanmoins possible plus tard. Un coup dur à encaisser psychologiquement. L’équipe était un énorme soutien surtout qu’à ce moment-là, j’étais en plein deuil de la gym.

Ce sport qui m’a vu grandir et auquel j’ai consacré toute ma vie depuis l’âge de mes deux ans. J’ai commencé les compétitions à l’âge de 6 ans puis rentrée en section sportive au collège. ( Là déjà, j’ai dû faire face à un autre handicap qui m’a forcé à tout réapprendre, un défi que j’ai relevé toute seule.) Pourtant, à ce moment je n’ai pas eu de soutien des gymnastes avec lesquelles j’avais partagé toute ma vie. Une fois de plus je me suis senti seule face à moi-même alors que mon corps me disait de bouger ! On va pas se mentir mon navire à failli chavirer mais je me suis accrochée en cherchant un nouveau sport mais pas si évident que ça ! Je me suis effrayée en me regardant dans une glace, je ne me suis plus reconnue dans ce corps amaigrit. (-10 kg) j’ai perdu toute ma masse musculaire. 

Heureusement que mon médecin du sport ne m’a pas lâché, il m’a fait le plus beau des cadeaux en me proposant de participer à un projet à l’escalade qui me permettrait de grimper. Il m’a donné un temps de réflexion, je ne sais pas pourquoi mais à ce moment là je lui ai répondu : c’est déjà tout réfléchi, j’ACCEPTE !

Lors d’une consultation en suisse, on m’a suggéré une prise en charge de la douleur de 4/6 semaines avec une hospitalisation complète.

On a donc trouvé un centre qui a accepté exceptionnellement de me prendre en charge au Nord de la France à plus de 700 kms de mon domicile. Un soulagement immédiat lorsque les cathéters péri-nerveux ont été mis en place. Je me sentais revivre. Malheureusement, ce soulagement était de courte durée. J’ai vécu une situation loin d’être normal. Des propos, des comportements un manque de respect continue envers  moi. Un jugement différent lié à mon âge. Heureusement, certains thérapeutes inquiets de ma situation, me soutiennent et m’incitent à parler à mon médecin. Celui-ci m’a demandé de garder le silence de n’en parler à personne ni même mes parents ni aux psychologues.  Je vous épargne les détails. 

Après, 8 semaines sans sevrage du cathéter, j’ai dû quitter subitement l’établissement sans aucune explication.

Comme si cela ne suffisait pas, 15 jours après mon retour au domicile, j’étais hospitalisé en urgence en dermatologie suite à des plaques et des couleurs inquiétantes ainsi que des démangeaisons. S’en est suivit une batterie d’examens et des analyses sanguines durant 7 jours. Encore aujourd’hui, impossible de poser un diagnostic. Nous avons entendu toutes les hypothèses possibles en passant par plusieurs spécialistes. Tous se contredisent et rien n’est cohérent. Là s’en était trop … j’étais perdue, noyer au milieu de tout ça !  

Heureusement, qu’il y a eu cette magnifique rencontre avec l’escalade et toute une équipe qui m’a accueilli à bras ouvert sans jugement sans différence et surtout à l’écoute. Je n’ai jamais vécu ça. Une nouvelle vie sociale, une mentalité sereine, ils répondent toujours présent. J’ai tout de suite chopé le virus de la grimpe.

Un sport accessible à tous, pour passer un moment en famille ou entre amis qui se révèle exigeant et complet si on le souhaite. Toujours entouré de personnes bien vaillantes et honnêtes. ça me convient parfaitement. J’ai enfin trouvé mon sport. Cela m’a permis de fermer une porte et d’en ouvrir d’autres.

 C’est là que ma nouvelle vie a commencé ! être à nouveau essoufflée et surtout entendre mon coeur battre était agréable. Tout revenait à la vie !

 

Pour la perspective rééducative, le footing verticale est une révolution de mon point de vue. C’est avec enthousiasme et non en reculant que je me rends à mes séances entourées de mon coach consciencieux, compréhensif et constamment dans une bonne atmosphère, sans oublier de travailler bien sûr ! C’est une rééducation adaptée, personnalisé, ludique et varié je n’ai jamais eu une rééducation pareille !

J’ai commencé par 1 séance puis 2 puis 3 et aujourd’hui, c ‘est 1 séance par semaine. J’ai enfin pu sortir la tête de l’eau ! Ce n’est pas facile de garder constamment le sourire mais le sourire, c’est la vie.

 

Il faut dire que j’ai vraiment de la chance d’être entourée de 2 athlètes incroyables.  Ce qui les rend unique ce ne sont pas que leur performance sportive mais leur vécu, le travail acharné et leur expérience qui leur a permis d’atteindre des sommets à travers lesquelles des valeurs fortes ! c’est ce qui font d’eux aujourd’hui des champions à tous les sens du terme. 

Leur dévouement à aider les autres permettra toujours de s’épanouir car tout ce qu’ils entreprennent, ils le réalisent avec un engagement à 200 %.

Je les remercie pour ce qu’ils m’apportent au quotidien et toutes les valeurs qu’ils me transmette. On peut que les admirer pour les personnes qu’ils sont réellement.

Aucun mot ne sera jamais assez fort pour les définir.

Toutes ces personnes ont une place importante dans mon cœur.

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